Digital humanities: new tools for the medievalist (Namur and Louvain-la-Neuve, 7th-8th May 2018)

Op 7-8 mei 2018 organiseert de Réseau des médiévistes belges de langue française de  twaalfde (Frans/Engels) studiedag “Humanités numériques: des nouveaux outils pour le médiéviste / Digital humanities: new tools for the medievalist” in samenwerking met de onderzoeksgroepen « PraME – Pratiques médiévales de l’écrit » (Université de Namur) et « H37 – Histoire et cultures graphiques » (Université catholique de Louvain). Zie het website en de flyer.

L’informatique, on le sait, s’est aujourd’hui imposée comme un outil incontournable pour le médiéviste. Depuis plusieurs décennies, bon nombre d’historiens, d’historiens de l’art et de philologues du Moyen Âge appuient en effet leurs travaux sur des corpus diplomatiques, des éditions numériques et des bases de données dont la conception a, parfois, été pensée dès le milieu des années 1980. Pourtant, en dépit des apparences, l’exploitation de ces instruments de recherche et de ces corpus demeure globalement en-deçà de leurs potentialités. Hormis quelques notables exceptions, rares sont les médiévistes à s’être engagés dans une approche quantitative globale et fouillée de ces ensembles documentaires numérisés. Les formidables instruments de travail à disposition des chercheurs, dont le Thesaurus Diplomaticus et sa nouvelle mouture des Diplomata Belgica constituent d’excellents exemples belges, sont ainsi trop souvent cantonnés à une fonction unique : celle de servir de répertoires d’éditions. Sans être exclusives des approches plus traditionnelles – bien au contraire –, de nouvelles méthodes d’analyse permettent pourtant d’interroger sur d’autres bases ces corpus documentaires. La portée et la pertinence de ces approches s’accroissant au fil des ans, tout laisse présager qu’elles autoriseront, bientôt, l’émergence de nouvelles formes d’exploration de l’histoire, des arts et des littératures du Moyen Âge, dans lesquelles l’expérimentation et l’innovation méthodologiques occuperont sans aucun doute une place majeure.

L’ambition de cette rencontre bilingue (anglais/français) destinée en particulier aux jeunes chercheurs et aux étudiants sera, d’une part, d’illustrer combien et comment les humanités numériques contribuent à redynamiser de nombreux champs de recherche en études médiévales et, d’autre part, de fournir une première initiation à certains outils de travail dont les rudiments peuvent s’acquérir au prix d’efforts mesurés. La focale portera sur trois méthodes d’analyse quantitative des sources textuelles : 1) l’analyse de réseaux, qui, par l’utilisation de calculs et de graphes, permet d’étudier les relations entre entités sociales, et ainsi de mieux comprendre certains phénomènes sociaux ; 2) le text mining, qui vise à explorer de vastes ensembles documentaires numérisés pour en extraire des données textuelles exploitables par le chercheur ; 3) la stylométrie, dont l’ambition est d’étudier le style propre d’un auteur par le recours à des outils statistiques et, partant, de jeter une lumière nouvelle sur les questions d’attribution.

Concrètement, la rencontre s’articulera en deux temps. La première journée, organisée à l’Université de Namur, illustrera les potentialités de l’analyse de réseaux, du text mining et de la stylométrie dans le cadre de présentations mêlant réflexions méthodologiques et études de cas. La seconde journée, prévue à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve), adoptera, quant à elle, une visée plus pédagogique, puisqu’elle proposera une initiation aux méthodes de l’analyse de réseaux, du text mining et de la stylométrie à travers des ateliers ouverts aux débutants. Ces journées d’étude ont avant tout l’ambition de défricher le terrain en vue de l’éventuelle organisation d’autres activités liées aux humanités numériques. Elles aboutiront à la mise en ligne d’un répertoire synthétique décrivant les potentialités et les limites des outils numériques utilisés par les intervenants.

Ce rendez-vous sera organisé conjointement par le Réseau des Médiévistes belges de Langue française (groupe de contact du F.R.S.-FNRS), qui a depuis quelques années entamé sa « mue numérique », et par les groupes de recherche « PraME – Pratiques médiévales de l’écrit » (Université de Namur) et « H37 – Histoire et cultures graphiques » (Université catholique de Louvain).

AfficheFinale

Programme :

Université de Namur, lundi 7 mai 2018
Journée d’étude

9h15 : Sébastien de Valeriola (UCLouvain / UGent) et Nicolas Ruffini-Ronzani (UNamur / UVSQ) – Introduction

Modérateur : Tristan Martine (Université Lyon-III)

9h30 : Johannes Preiser-Kapeller (Österreichische Akademie der Wissenschaften) – Mapping Medieval Conflicts: A Network Analytical Approach Towards Political Dynamics in the Pre-Modern Period
10h15 : Nicolas Ruffini-Ronzani (UNamur / UVSQ) – Analyse de réseaux et critique historique : quelques enseignements tirés de l’étude du « schisme » de Cambrai (vers 1100)
11h00 : pause

Modérateur : Sébastien de Valeriola (UCLouvain / UGent)

11h15 : Nicolas Perreaux (Goethe Universität Frankfurt am Main) – Les corpus diplomatiques numérisés : contenus, méthodes, possibilités
12h00 : Dominique Stutzmann (CNRS / IRHT) – La recherche en plein texte dans les manuscrits médiévaux : la reconnaissance des écritures manuscrites dans le projet HIMANIS
12h45 : pause de midi

14h00 : Jeroen De Gussem (UGent) – Forgery in Saint-Denis: A Stylometric Study in the Donation of Charlemagne

Modératrice : Adélaïde Lambert (ULiège)

14h45 : Jean-Baptiste Camps (École nationale des Chartes) – L’analyse généalogique de traditions textuelles : présentation du module « Stemmatology » pour R
15h30 : Pause

15h45 : Nicolas Mazziotta (ULiège) – Lire, choisir et découvrir, puis numériser : la part du philologue dans les nouvelles technologies
16h30 : Pascale Renders (Université de Lille / Université de Liège) et Esther Baiwir (Université de Lille / Université de Liège) – Ancien picard, picard moderne : quelles ressources numériques ?
17h15 : Paul Bertrand (UCLouvain) – Remarques conclusives

Université catholique de Louvain, mardi 8 mai 2018
Ateliers

9h30 : Atelier n° 1 – Initiation à l’analyse de réseaux, org. par Sébastien de Valeriola (UCLouvain / UGent), Nicolas Ruffini-Ronzani (UNamur / UVSQ) et Johannes Preiser-Kapeller (Österreichische Akademie der Wissenschaften)

12h30 : pause de midi

14h00 : Atelier n° 2 – Initiation à la fouille de texte, à l’analyse sémantique et à la stylométrie, org. par Jeroen De Gussem (UGent), Sébastien de Valeriola (UCLouvain / UGent) et Nicolas Perreaux (Goethe Universität Frankfurt am Main)

Informations pratiques :

Inscription souhaitée avant le 20 avril à l’adresse info.rmblf@gmail.com

7 mai 2018
Université de Namur
Salle Narc
55, rue de Bruxelles
Namur

8 mai 2018
Université catholique de Louvain
Salle du Conseil FIAL
1, place Blaise Pascal
Louvain-la-Neuve

Comité organisateur :
– Paul Bertrand (Professeur, Université catholique de Louvain)
– Anna Constantinidis (Première assistante, Université de Namur)
– Sébastien de Valeriola (Doctorant, Université catholique de Louvain / Université de Gand)
– Adélaïde Lambert (Doctorante, Université de Liège)
– Alain Marchandisse (Maître de recherches du FNRS, Université de Liège)
– Jean-François Nieus (Maître de recherches du FNRS, Université de Namur)
– Nicolas Ruffini-Ronzani (Post-doctorant, Université de Namur / Université de Versailles)
– Nicolas Schroeder (Chercheur qualifié du FNRS, Université Libre de Bruxelles)

Comité scientifique :
– Frédéric Chantinne (Archéologue, SPW / AWaP)
– Michael Depreter (Post-doctorant, British Academy / University of Oxford)
– Jonathan Dumont (Post-doctorant, Université de Liège)
– Ingrid Falque (Collaboratrice scientifique du FNRS, Université catholique de Louvain)
– Christophe Masson (Post-doctorant, University of Oxford)
– Anh Thy Nguyen (Aspirante FNRS, Université catholique de Louvain)
– Nicolas Perreaux (Post-doctorant, Goethe Universität Frankfurt am Main)
– Marie Van Eeckenrode (Archiviste, Archives de l’État / Chargée de cours, Université catholique de Louvain)